Le blog de Florence Cerbaï, militante écologiste, conseillère régionale Auvergne Rhône-Alpes

Européennes 2019 – Retour sur la campagne des écologistes

Pour les écologistes, les élections européennes c’est le rendez-vous électoral. Un scrutin à un tour à la proportionnelle intégrale un mode de scrutin qui nous est favorable car les électeurs peuvent voter exactement pour les idées qu’ils préfèrent, sans calcul. Lors de cette élection, on ne vote pas pour celui qui est le mieux placé, mais pour les députés qui pourront le mieux défendre à Bruxelles notre vision du monde. Et c’est probablement l’une des raison qui nous a fait et nous fait toujours y réaliser de bons scores.

Voter face à l’urgence Climatique

L’autre raison, c’est l’urgence climatique et l’effondrement sans précédent de la biodiversité que nous vivons aujourd’hui. La certitude intime désormais partagée par de nombreux citoyens et portée par les jeunes de la nécessité absolue d’agir maintenant, avant qu’il ne soit [vraiment] trop tard. Une certitude qui n’est aujourd’hui pas celle de la majorité des politiques au pouvoir, de ceux qui trouvent toujours une raison pour justifier leur inaction : “l’emploi, l’économie, le principe de réalité, un document d’urbanisme déjà écrit…” Notre système politique avec son millefeuille territoriale engendre une forme poussée d’attentisme : chaque niveau se renvoyant la balle pour éviter d’agir, sauf là où les écologistes pèsent : dans certaines régions, dans certaines communes ( grand Synthe, Grenoble)… C’est ce qu’il nous fallait démontrer lors de ces élections : des écologistes élus dans les institutions et mieux à la tête des institutions engagent un changement dans le réel : des fermes communales bio, l’installation rendue possible d’habitants en cabanes ou yourtes dans les zones rurales, l’accueil digne des migrants, etc.

L’écologie politique, une idéologie pour les temps qui viennent

Je figurais sur la liste, en place non éligible et c’est donc de l’intérieur que j’ai vécu cette campagne. Une campagne qui a suscité chez les écologistes beaucoup d’espoir et a permis de nous reconstruire dans la clarté, autour de nos fondamentaux idéologiques. L’écologie politique : une idéologie pour le XXI e siècle : pour une société décentralisée qui crée des liens forts, pour une société de-hiérarchisée, favorisant l’autonomie, la liberté et le pouvoir d’agir des citoyens et des groupes d’humains divers qui se rassemblent autour d’un projet ; une autonomie fédéraliste qui crée du lien. Une idéologie pacifiste et non violente, où l’objectif est autant de permettre aux individus et groupes de vivre ensemble dans la paix et la justice que de permettre aux hommes de vivre sans compétition avec la nature. Osmose, équilibre, justice sociale et écologique : l’écologie politique est une idéologie construite sur un socle libertaire… 

Sur ces bases héritées du XIXe s, des penseurs écologistes du XXe puis du XXIe ont parfait cet édifice idéologique, elle a l’été appliqué dans le réel au sein de communautés, communes, fermes, lieux alternatifs écologiques. Certains peuples aujourd’hui construisent leur présents sur les principes de l’écologie politique. Ce sont les habitant du Rojava, le kurdistan syrien, qui dans un territoire en guerre en proie à l’effondrement, face au régime proto fasciste de Daesh, se sont appuyés sur l’écologie sociale et les principe de Murray Bookchin pour créer une société plus juste : féministe et écologiste.

Cet indice peut nous amener à penser que l’écologie politique est l’idéologie adaptée aux temps qui viennent, des temps plus difficiles (changement climatique, instabilités politiques, effondrement de la biodiversité) où il nous faudra soigner la nature comme les peuples et les individus abimés par deux siècles de capitalisme productiviste et plusieurs milénnaires de constructions sociales inégalitaire et prprédatrices de l’environnement.

Cette campagne des européennes nous a permis de dire cela clairement :”En tant qu’écologistes nous sommes anticapitaliste, mais celà ne suffit pas, nous sommes aussi antiproductivistes!” C’est ce qu’a fait avec beaucoup de pédagogie et d’humilité David Cormand, notre secrétaire national.

L’économie écologiste … une économie anti-productiviste, antica-capitaliste, et non marxiste

Cette campagne nous a aussi permis de relancer le débat sur l’économie. Qu’est ce que l’économie écologiste, quelle est notre différence avec une économie marxiste ou capitaliste ? « Alors vous êtes pour l’économie de marché ? Vous êtes pour le système capitaliste? » Telle est la question, posée avec parfois de l’inquiétude, qu’on a pu entendre chez certains de nos électeurs. La réponse est simple mais demande une explication. Les écologistes critiquent le système capitaliste, mais produisent une critique non marxiste de ce système, une critique écologiste. Ils ne prônent pas une économie programmée, ni une société où l’ensemble des entreprises sont étatiques ou même publiques, ils considèrent qu’il est possible et souhaitable que les citoyens aient un rôle actif dans l’économie (création d’entreprises, de scoop, d’associations…) Notre société rêvée n’est pas une société de fonctionnaires. L’économie que nous construisons est une économie de l’autonomie et de l’entraide. Rendre aux citoyens le pouvoir de faire, de créer une activité et d’en vivre en mutualisant avec d’autres, en enlevant les freins du capital.

L’économie écologiste est une économie de la coopération et du partage, c’est une économie inventive et attentive à l’humain et à la nature. Cette campagne nous aura aussi permis de démarrer cette clarification.

L’économie écologique est une économie relocalisée, avec des coopératives, des paysans indépendants, des artisans, de créateurs d’activité, des gens qui se fédèrent pour faire vivre un projet, une économie qui s’appuie sur des services publics forts au service de la population et non d’un gouvernement ou de multinationales, des services non aliénant pour l’homme (éducation, santé…), non polluants pour la nature (énergie, transports…) qui questionnent la propriété privé et propose de nouvelles manières d’envisager cette propriété : des terres agricoles, par exemple, en fonction de l’usage : en partage librement choisi… ou même de l’habitat (habitat participatif…) Une économie ni capitaliste, ni bolchevique, mais écologiste qui vit déjà dans nos territoires, et a vocation à se généraliser ! Une économie résiliente qui nous permettra de mieux faire face aux chocs et difficultés à prévoir avec le changement climatique.

Des candidats pour incarner nos valeur

Cette campagne des européennes, s’est aussi ancrée dans le pratique, le réel avec des candidats qui ont fait infuser l’écologie politique dans leur combats, leur territoires, leur activité professionnelle, leur vie quotidienne. Michèle Rivasi, Damien Carême, Marie Toussaint,  …  Nos candidats ont été la grande force de cette campagne, des hommes et des femmes dont le parcours est le reflet du changement que nous voulons pour la société.

Pour finir quelques photos …

… et rendez-vous pour la prochaine campagne : les élections municipales, où écologie rimera avec municipalisme et actions concrètes pour préparer nos communes au choc climatique et à l’effondrement possible de notre système!

Le temps des écologistes est venu. Les écologistes s’engageront partout sur les territoires, pour donner une chance à la nature, à notre futur!

Retour en images sur la campagne
Combats pour le climat

#combatspourleclimat L'engagement de nos candidates et nos candidats vient de loin. Voici leurs histoires. Ensemble sauvons le climat. #VotezEuropeEcologie

Publiée par Pour le climat sur Jeudi 16 mai 2019
Pour tous les candidats tête de liste, un clip de campagne rappellait leurs engaements