Le blog de Florence Cerbaï, militante écologiste, conseillère régionale Auvergne Rhône-Alpes

Amendement : Soutenir la vente directe des producteurs !

Cette assemblée plénière de mars 2018, à la Région à été placée sous le signe de l’économie. Laurent Wauquiez y proposait  un plan pour soutenir l’économie de proximité

Voici le premier amendement que nous avons déposer pour élargir les bénéficiaires de l’aide régional aux magasins de producteurs qui en sont singulièrement exclus.

Voici le texte de mon intervention

“Aider l’économie de proximité dans les territoires notamment ruraux et les petites villes, c’est un objectif louable et nous ne pouvons que le partager.

Nos centres villes, nos bourgs, nos villages sont exsangues.

A Aubenas, la ville la plus proche de chez moi, les commerces ferment les uns après les autres. Alors que dans la plaine, la zone d’activité, située sur les meilleurs terres agricoles du canton ouvre de nouvelles enseignes.

La ville, sur son promontoire s’endort. Juste en face, de l’autre côté de l’Ardèche, l’ancien oppidum gaulois de Jastre, est retournée à la Garigue, abandonné après la conquête romaine pour laisser place à une ville un peu plus loin sur la plaine, plus adaptée à des populations en paix et à la structure gallo-romaine du pouvoir et de l’économie.

Aujourd’hui, il se passe un peu la même chose pour nos villes. Aubenas, est malaisée d’accès pour les voitures, un peu chiche en stationnement. Difficile de lutter contre les parkings géants de la zone commerciale. Alors les commerces ferment. Les résidents qui voyaient un intérêt à vivre dans une ville animée, délaissent les maisons en pierre mal isolée, sans extérieurs, pour construire des villas dans les villages alentours. Faire une dizaine de km par jour pour aller travailler n’est aujourd’hui plus un problème. Certaines administrations même, certains services s’installent à la périphérie. Les banques ouvrent de nouvelles agence, la poste est bien en place dans la galerie du supermarché. Bientôt, on verra à coté de ces zone commerciales des zones résidentielles se construire.

C’est une lame de fond. Nos territoires s’écrivent au stylo de la voiture individuelle. Et la voiture individuelle n’aime pas les centre des villes et des village. L’activité s’installe là où la livraison est la plus facile, là ou on peut se garer, aux portes de la voie rapide. Et chaque déviation est l’occasion de transformer des terres cultivables en de nouvelles zones d’implantations pour des fast-food, les supermarchés ou les magasins d’usine.

Bien des élus locaux, associés à votre majorité ou non, soutiennent ces zones d’activités périphériques : on nous parle création d’emploi alors qu’il n’y a que déplacement.

Voici la politique qui asphyxie nos centre ville et nos commerce de proximité. Sans changement global de l’aménagement du territoire, tout plan de sauvetage de l’économie de proximité que ce soit le votre, ou le nouveau plan de 5 Milliard d’€ proposé par le gouvernement ne sera au mieux qu’un soin palliatif.

Pour autant, comme chaque avancée compte quand on parle de maintenir de la vie dans nos centres villes et nos villages, je vous propose de tenter d’amender votre proposition pour réintroduire la vente directe des producteurs et agriculteurs dans votre délibération. L’en exclure montrerait une ignorance de la réalité de l’écosystème économique de proximité dans nos campagnes. Car les boutiques des centres villes ou villages se connectent à tout un réseau de producteurs et d’acteurs locaux, chez qui nous allons aussi faire nos courses; nous qui, en zone rurale, sommes de plus en plus nombreux, à tenter de tourner le dos aux grandes surfaces pour consommer local.

En subventionnant du matériel forain, vous soutenez cet écosystème, et je le salue.

Avec les commerçants et artisans de centre bourg, les marchés sont la partie émergée de l’économie de proximité. Mais le troisième pilier est la vente directe et sa manifestation la plus récente les magasins de producteurs. C’est la que les touristes achètent les souvenirs culinaires de leur séjour, mais c’est là aussi que nous nous rendons pour consommer local, pour faire nos courses, sans passer par la case grande surface.

Vous nous expliquez que la vente directe fera l’objet d’une délibération postérieure. Je vous le redemande, en attendant, intégrez ces magasins de producteurs au dispositif, cela ne peut nuire, d’autant que nous semblons d’accord sur le fond.”

 

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