Dans le cadre du débat sur le SRADDET, Laurent Wauqiez à affirmé sa méfiance vis à vis de l’éolien, n’hésitant pas a afficher son inquiétude des entreprises qui “spéculent sur les paysages”… Le Président des républicains devenu soudain anticapitaliste et vraiment soucieux de faire de la concertation pour favoriser un développement harmonieux de l’éolien? Pas sûr! D’ailleurs rien en ce sens n’a été voté! En revanche celà lui a largement permis de communiquer contre l’éolien. Si bien qu’on ne peut s’empêcher de voir un lien avec sa visite en début de semaine à Tricastin pour demander la construction d’un nouvel EPR sur le site et de 4 EPR dans la région! Alors Laurent Wauquiez en service commandé à la Région pour le lobby nucléaire?
Dans tous les cas, nous avons rappelé, qu’on ne fera pas la transition écologique, qu’on se sauvera pas le climat sans installer des éoliennes : des éoliennes qui dans l’idéal devrait être portées, financées et gérées par les citoyens et les collectivités locales pour servir la résilience de nos territoires!
Voici mon intervention :
“Cet amendement vise à faire du développement de l’éolien une priorité. L’objectif de 7% d’éolien dans le développement des ENR de notre Région en 2030 n’est pas négligeable, mais pour l’atteindre et idéalement le dépasser, il faut une politique volontariste.
Après les nombreuses campagnes de dénigrement du lobby nucléaire, qui noyaute les associations antiéoliennes, l’éolien a mauvaise presse. Ça explique peut être votre timidité et celles d’autres élus sur la question. Dans votre cas, c’est peut être a mettre en lien avec votre récent apétit pour la construction de 4 EPR dans la région. L’urgence climatique est là et on ne peut seulement écarter l’éolien de notre mix énergétique !
L’éolien a mauvaise presse parce qu’il touche à notre conception du paysage. Une éolienne se voit de loin. Elle nous rappelle que nous consommons au quotidien de l’énergie, trop d’énergie. Elle nous parle de notre gaspillage, elle nous rappelle que l’énergie la plus propre est celle qu’on ne consomme pas. Mais qui sait comment apparaîtront ces colosses ailés dans quelques années quand l’énergie sera devenue plus rare et plus chère, notre atmosphère plus chargée encore en CO2, qu’elle participeront localement à la résilience de nos territoires.
Déjà pour beaucoup de français, voir une éolienne dans le paysage est un signe d’espoir. Elle marque notre capacité à sortir de la dépendance au pétrole et à l’uranium à produire localement de l’énergie. 73% des français ont une bonne opinion de l’énergie éolienne, 84% chez les 18-34 ans et, loin des préjugés, le taux est un peu meilleur dans une zone de 5 km autour des éoliennes.
Comme toutes les activités humaines, les éoliennes ont un impact sur la biodiversité et les paysage et nous devons choisir avec soin et en concertation leur implantation. Nous devons les éloigner des habitations à 1 km plutôt que 500 m. Mais un projet éolien est compatible avec des bois, des haies, des près, des champs des insectes des oiseaux, ou des pistes de skis de fonds comme sur le plateau ardéchois.
On ne peut stopper le développement de l’éolien comme certains semblent le souhaiter sauf à acter qu’on ne fera pas la transition énergétique qu’on restera dans le nucléaire: parcequ’une éolienne produit, sur 400 m2 d’emprise au sol, en moyenne 3 Megawattheure (de l’électricté pour 1000 foyers). Pour la même puissance installée, il faut 6 hectares de panneaux solaires, ou brûler environ une tonne de bois par heure soit 22 m2 de forêt . Une éolienne produit en un mois l’énergie nécessaire pour sa construction contre 1 an et demi pour le solaire. Les éoliennes se recyclent.
Elles peuvent être gérés localement par des collectivités et des citoyens, qui les auront choisi. Mais pour cela, la Région doit soutenir de tels investissements publics et citoyens plutôt que de les laisser aux entreprises spéculatrices qui vous inquiètent !
Lançons un plan régional pour permettre à chaque communauté de commune d’installer ses éoliennes, de favoriser son autonomie énergétique et d’en tirer bénéfices à réinvestir dans la transition écologique des territoires!
Une éolienne, puis d’autres dans le paysage, nous rappelle aussi qu’un jour, des politiciens cesseront de réclamer de nouveaux réacteurs nucléaires comme vous l’avez fait avec beaucoup de légereté cette semaine à Tricastin alors que selon le Figaro, 53% des Français sont opposés à l’énergie nucléaire !”