Quand Wauquiez parle de soutenir l’économie de proximité en Auvergne-Rhône-Alpes, il oublie un peu vite des acteurs qui font vivre nos villages : les associations. Voici l’amendement que j’ai porté pour réparer cet oubli, pour le rassemblement citoyen écologiste et solidaire, durant l’Assemblée Plénière de la Région Auvergne Rhône-Alpes (Mars 2018)
“Le tissus économique des territoires ruraux est comme un écosystème, et pour qu’il retrouve son équilibre, il ne faut oublier personne !
Or, en plus des points de vente directe des agriculteurs, la rédaction de votre délibération écarte aussi des aides, les associations fiscalisées. Car la grande majorité de ces entreprises de l’économie sociale et solidaire n’est pas inscrites à la chambre de commerce ou à la chambre des métiers.
Pourtant dans certains villages, la recyclerie tenue par une association est l’un des seuls commerces ouvert à l’année, comme le bar associatif qui propose chaque semaine des concerts, ou l’association d’artisans d’art qui vient d’ouvrir une boutique collective.
En fait, vous oubliez beaucoup d’acteurs, quand on sort de ce qui faisait le tissu commercial et artisanal du XXe siècle. Il vous faut mettre à jour votre logiciel « économie de proximité, en zone rurale. »
Revenons avec un exemple sur les associations fiscalisées que vous tenez à l’écart de vos aides : Dans un petite village près de chez moi au pied des Cevennes, une association fait de l’insertion par le upcycling. Dans un village le plus proche (1600 habitants), où des commerces ferment un à un, elle vient d’ouvrir une boutique. Elle en a déjà une dans un autre village à proximité. Dans ces boutiques, les personnes en insertion revendent des vêtements d’occasion et les créations réalisées dans leur atelier de tissage et de couture, parfois en collaboration avec une styliste d’un autre village. Cette association emploie 5 salariés et s’occupe d’une dizaine de personnes en insertion. Dans son village de 500 habitants c’est le principal pourvoyeur d’emploi. C’est un acteur incontournable de l’économie locale. Dans les deux villages où les boutiques sont ouvertes, leurs créations offrent une alternative aux vêtements achetés au supermarchés ou dans la zone d’activité d’Aubenas à 30 km.
Quand les enseignes commerciales importantes abandonnent la place pour s’installer dans les centres commerciaux (et les petites aides de votre plan ne sauraient les convaincre de rester) ce sont les structures qui recherchent des petits loyers qui s’installent dans les centres-villes et les villages en cours de désertification. Ce sont eux qui tentent de les revitaliser : cette association d’insertion, une épicerie associative qui vend du pain, la presse, des livres, et garde deux table en terrasse pour boire le café, des artistes et des galeries d’art associatives, une association d’éco-constructeurs, …
Ce sont là, souvent des projets innovants, parfois difficile à mettre dans des cases, et socialement utiles. Ils renouvellent l’économie et renforcent le lien social. Ils sont parfaitement à leur place dans nos ruelles.
Et ils ont vraiment besoin des quelques centaines d’euros de la Région qui leur permettra de relooker leur locaux vétustes pour continuer à en faire des lieux d’échange.
Et quand ils auront rendus à nouveau nos villes et nos villages désirables, alors d’autres reviendront, commerces et habitants, c’est ainsi que renaissent les centre ville. Et il nous faut accompagner ce shéma! Je vous propose donc de réintégrer les entreprises de l’économie sociale et solidaires fiscalisées mais non inscrite à la chambre de commerce ou des métiers dans votre dispositif. “