Lors de cette assemblée de mars 2019, nous n’avons pas voté le texte sur l’économie de proximité proposé par Wauquiez qui associe un manque de moyen et une méconnaissance des besoins réels des acteurs.
Voici le texte et la vidéo de mon intervention lors de l’assemblée plénière.
“Le rapport qui nous est soumis pourrait sembler être celui d’un combat face aux grands distributeurs qui tuent nos centres villes, et je tiens tout de même à saluer cette volonté affichée. Mais ce rapport est malheureusement très incomplet, trop léger pour mener une bataille à armes égales. On ne redynamise pas les centres villes et les villages en faisant du neuf avec vieux, et avec moins de moyens.
Nous sommes tous d’accords sur l’importance économique de l’artisanat pour nos territoires. Nous pensons que l’artisanat, de qualité, sera à l’avenir un secteur clé qui nous permettra de nous protéger de la mondialisation. Artisan est un des métiers qu’on peut exercer dans nos campagnes, même dans les zones les plus compliquées en terme d’emploi. C’est aussi un métier qui procure à ceux qui l’exercent beaucoup de bonheur et ça a son importance. Celà dit, votre plan ne fait tout simplement pas honneur à cette activité. Votre plan manque d’ambition : 1,5 à 2 millions d’euros par an contre 6 millions par an durant la précédente mandature.
Mais il n’y a pas que cela :
Pour redonner de l’attractivité à nos centres bourg, il ne va pas suffire de subventionner des rideaux de fer et des cameras de vidéosurveillance. Je veux bien comprendre votre obsession pour la sécurité, mais là cela tient plus de la fixation que de réels besoin des artisans et des commerçants.
Des nouvelles vitrines et uniquement pour certains acteurs de l’économie locale ne changeront pas non plus la donne, même si cela leur donnera un coup de pouce. Favoriser la vente par internet pour les artisans, est une bonne chose, mais ne doit pas vous empêcher de soutenir la vente directe des agriculteurs dans ses formes individuelles ou collectives.
Je le redis : seule une aide à l’ensemble des acteurs de l’économie de proximité peut avoir un effet d’entraînement.
Nous les aiderons plus tard, nous dites vous ! Il sera alors peut être trop tard !
Au délà de ces questions, pour redonner de l’attractivité à nos centre bourgs, il faut une vison globale du territoire. Il nous faut stopper l’extension des zones d’activité périphériques.
Sinon, nous verrons nos villes mourir. C’est peut être leur heure ! répondrons les cyniques, notre histoire est pleine de villes abandonnées… Le problème c’est que nous ne sommes tout simplement plus en mesure de soutenir le coût environnemental et sociétal de l’abandon des centres villes et la construction de nouveaux lieux de vie et d’activité. Il nous faut donc de véritables ambitions pour sauver ce qui peut l’être.
Ce rapport, en l’état, ne nous paraît pas assez poussé, nous nous abstiendrons donc.”