Moins de routes, plus de biodiversité, moins de bitume, plus de nature, c’est ce que nous demandions lors de l’examen du budget de la Région Auvergne Rhône Alpes cette semaine.
→ Alors que la droite régionale s’apprête à supprimer 10 millions d’euros en fonctionnement dans le budget biodiversité, nous demandons au président de région de faire des économies sur la construction de nouvelles routes plûtôt que sur la nature pour sauver le climat.
→ Voici le texte de notre amendement et la vidéo de mon intervention en séance :
La France compte 1 101 800 km de routes, soit 2,4% des routes du monde. Un réseau dont la construction ces 60 dernières années a eu un fort impact paysager, social et environnemental dans nos campagnes et doit désormais être entretenu. La surface totale des routes correspond à 1,2 % du territoire métropolitain.Entre 2013 et 2022, ce réseau a grandi de 1,8 %. Sur la même période, la longueur totale des lignes ferroviaires exploitées (32 888 km) a, elle, diminué de 11,1 %.À l’heure de la nécessaire économie des ressources naturelles, la construction et l’entretien des routes absorbent la moitié de la production nationale annuelle de granulats.Alors que nous dépassons +1,5° de réchauffement climatique : l’impact carbone de la construction de nouvelles routes est considérable: 887 000 tonnes de ciment sont utilisées chaque année comme liant hydraulique en France. La consommation en énergie nécessaire pour sa production et son acheminement oscillerait entre 788 et 1 133 gigawattheures. La production annuelle d’enrobés absorbe 8 133 GWh d’énergie, raffinage du pétrole, élaboration des granulats et transport compris.La mise en chantier de nouvelles routes provoque une fragmentation des écosystèmes déjà fragilisés par de multiples facteurs : réchauffement climatique, artificialisation. L’imperméabilisation de nouvelles terres accentue en outre les phénomènes d’inondations et d’îlots de chaleur.Pour répondre aux besoins d’économies et de sobriété budgétaire, nous proposons de flécher les sommes initialement destinées aux nouveaux projets routiers vers des projets vertueux tels que la protection de la biodiversité (reconstitution d’espaces naturels à fort pouvoir de captation carbone) et le développement des transports pour tous (trains du quotidien et transports en commun dans les territoires ruraux).