Cinq mois après la catastrophe écologique sur l’Eyrieux en Ardèche, nous nous sommes rendues avec ma collègue avec Maud Grard, au barrage des Collanges pour faire le point avec l’association naturaliste Beed, sur cet équipement problématique.
→ En octobre dernier, Olivier Amrane président LR du département, tout juste nommé vice-président à l’agriculture de la Région, avait organisé plusieurs lâchers de boues pour tenter d’évacuer les sédiments toxiques accumulés dans le barrage depuis des années.
→ Résultat : des milliers de poissons morts et un coup massif porté à la biodiversité aquatique dans la vallée de l’Eyrieux, des centaines d’habitants inquiets pour leur santé et celle de leur rivière.
→ L’association Beed et de la fédération de pêche avaient lancé l’alerte et demandé que cessent les lâchers de boue. Nous avions soutenu leur demande auprès de la préfète avec le soutien de David Cormand, député européen EELV. La préfecture avait alors stoppé la vidange du barrage.
→ Cinq mois après ce funeste événement, le dossier du barrage n’a pas avancé.
Cet équipement mis en service dans les année 80, où s’est accumulé pendant des années, des produits toxiques liés à l’industrie du textile et du bijou dans la vallée, pose toujours problème.
→ Lors de cette visite sur le terrain, les membres de l’association Beed sont revenus sur l’évacuation nécessaire de milliers de tonnes de boues polluées, par des méthodes adaptées (dragage mise en décharge).
→ Ils ont plaidé pour l’effacement ce barrage mal conçu, installé sur une zone où les sédiments se déposent naturellement.
→ Construit pour permettre un développement touristique et agricole, le barrage des Collanges n’a jamais tenu ce rôle. Sa construction dans une zone de faible pente pour la rivière a provoqué une forte eutrophisation des eaux déjà chargées en produits toxiques. Le lac créé a très vite été interdit à la baignade. Le projet d’hébergement touristique n’a jamais vu le jour.
→ Le barrage tient aujourd’hui un faible rôle dans le soutien de l’agriculture dans la vallée. Selon l’association Beed, l’irrigation pourrait être directement réalisée grâce au débit de l’Eyrieux et aux autres barrages présents sur la rivière, comme avant la construction du barrage alors que les agriculteurs étaient bien plus nombreux sur le territoire.
Ce dossier doit être repris en main par le département : des solutions réalistes et respectueuses de l’environnement doivent être proposées.
Merci à l’association Beed de nous avoir exposé les différents aspects de ce dossier très technique et montré sur le terrain les effets du barrage sur la rivière (eutrophisation des eaux, anciennes décharges, zone d’accumulation des sédiments en queue de retenue, présence de la loutre).
Merci à Véronique Rousselle et aux militants du groupe local « les écologistes » impliqués dans ce combat d’avoir fait le lien sur le terrain.
