Le blog de Florence Cerbaï, militante écologiste, conseillère régionale Auvergne Rhône-Alpes

Amendement – bio et critères de qualité pour la Vallée mondiale de la gastronomie et oenotourisme –

Assemblée plénière – 29 septembre 2017 

Dans le cadre d’une délibération engageant la région Auvergne Rhône Alpes à faire partie d’une Vallée Mondiale de la Gastronomie et de l’Œnotourisme,  j’ai défendu un amendement pour utiliser ce projet pour mettre en valeur  les agriculteurs biologiques et leur modèle économique. Je rappelle qu’agriculture chimique, notamment vignes chimiques, et tourisme ne font pas bon ménage. Je demande également l’introduction de critères de qualité.

 

Avec ce projet, que veut ont donner à voir au visiteur ?

Probablement des paysans amoureux de leur terre, qui produisent des aliments respectueux de l’environnement et de la santé. Des artisans, dépositaires d’un savoir faire traditionnel, qui transforment des produits locaux, sans OGM, sans contamination chimique, loin des scandales sanitaires qui font la une des média. Celà fait un bon pitch pour un magazine touristique ! La réalité de notre région n’est hélas pas tout à fait celle-ci.

L’été, quand la saison touristique bat son plein, durant les périodes de pulvérisations, la Vallée du Rhône et ses affluents peut être, hélas, comparée à une vallée de la chimie, tant les intrants sont nombreux dans nos vignes et nos cultures.

Et il ne fait pas bon passer ses vacances près d’un vignoble. Chez moi, en Ardèche, certains riverains quittent leur maison quelques jours le temps des pulvérisations… Je vous laisse imaginer le plaisir des touristes observant un coucher de soleil sur le vignoble, tombant nez à nez avec un agriculteur en masque à gaz.

Je ne parle même pas de la pollution des rivières… Et des produits eux-même que nous voulons mettre en valeur : si aujourd’hui, les normes d’analyses de pesticides appliqués à l’eau potable étaient appliqués à nos vins issus de l’agriculture chimique, certains ne seraient pas consommables.

Il faut donc initier un changement pour 95 % des agriculteurs qui font toujours confiance à la chimie. Et pour cela le levier touristique est un levier fort.

Notre région a un vrai potentiel. Vous le soulignez, nous sommes aujourd’hui 2e région de France pour l’agriculture biologique avec 5% de ses exploitations en bio.

Nous avons le potentiel, notamment grâce au tourisme de transformer nos produits phares comme le vin en produits pour des consommateurs avertis du 21 e siècle.

Le 20e siècle, le siècle de la chimie est derrière nous, et c’est avec des projets ambitieux en s’appuyant, tant qu’il en est encore temps, sur le tourisme, que nous pouvons créer le changement.

Avec cet amendement, je vous propose de mettre en valeur les 5% d’agriculteurs biologiques de cette future vallée de la gastronomie pour montrer comment on peut, en cultivant autrement et en vendant autrement, souvent en vente direct, vivre mieux de son activité agricole sans s’exposer, ni exposer les autres à des produits dangereux.

Nous sommes dans un projet d’excellence, n’ayons pas peur de mettre en valeur l’exemplarité de nos paysans pour susciter à terme des changements dans la profession et faire d’Auvergne Rhône Alpes la première région pour la bio

Nous ne pouvons oublier non plus dans cette délibération d’inscrire des critères pour faire de ce tourisme, un tourisme écologique et durable en favorisant les circuits courts, les mobilité douces, et les restaurateurs et hôteliers indépendants plutôt que les grands groupes.

Quel meilleur argument touristique à destination de tous les amoureux de la gastronomie et des vins que de s’assurer que l’on propose vraiment dans les assiettes ce que l’on montre dans les campagnes de pub, sans faux semblant, donnons aux touristes une nourriture du terroir de qualité, saine et non des produits industriels en robe gastronomique.

L’amendement a été repoussé par la majorité

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