Avec ma collègue Fabienne Grébert, nous tirons la sonnettes d’alarme : Wauquiez détricote en toute discrétion la politique environnementale de la région pour punir les association de protection de la nature de leur opposition à ses projets d’artificialisation.
Communiqué de presse
4 février 2022
Écologie « positive » à la sauce Laurent Wauquiez : la Région Auvergne-Rhône-Alpes coupe dans les budgets d’éducation à l’environnement et sacrifie les subventions Natura 2000
En toute discrétion, la majorité de droite s’apprête à poursuivre sa croisade anti-environnement en réduisant ses subventions aux actions d’éducation à l’environnement des parcs naturels régionaux et en allégeant son soutien aux zones Natura 2000. Les membres du groupe Les Écologistes se révoltent contre cette gabegie.
À la suite de nombreuses remontées des acteurs de terrain, les élu·es du groupe Les Écologistes Auvergne-Rhône-Alpes ont interpellé l’exécutif sur la fin des subventions aux actions d’éducation à l’environnement dans les Parcs naturels Régionaux. La justification du vice-président délégué à l’environnement et à l’écologie positive, M. Frédéric Bonnichon, lors de la commission thématique de ce jour a été d’un rare manque de franchise : mettre fin aux aides qui se recoupent pour plus de cohérence. Circulez, il n’y a rien à voir. En effet, il n’y aura plus rien à la fin.
« Concrètement la fin de ces subventions, c’est moins d’élèves, moins de classes accueillies par les Parcs Naturels Régionaux. Laurent Wauquiez qui se veut d’habitude l’apôtre du retour à la terre considère que cette politique n’est pas prioritaire. Pourtant, tous les jeunes n’ont pas accès à cette éducation en pleine nature, et il nous est impensable de leur retirer l’opportunité d’être des citoyens éclairés sur les enjeux environnementaux.» explique Fabienne Grebert, coprésidente du groupe Les Écologistes et membre du bureau du PNR des Bauges.
Les subventions aux zones de protection Natura 2000 sont aussi dans le viseur de la droite au Conseil régional. Des acteurs de terrain comme le Réseau des Conservatoires d’espaces naturels, des Parcs naturels régionaux, des Réserves Naturelles et des Grands Sites de France, dans un courrier du 28 janvier, font remonter leur inquiétude concernant la baisse des subventions aux zones de protection Natura 2000.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes s’oriente vers la suppression des cofinancements FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) sur les projets Natura 2000 suite aux baisses budgétaires annoncées par l’Union Européenne.
“De fortes inquiétudes émanent d’acteurs du terrain et d’élus locaux, y compris de droite, car tous se sentent concernés et veulent préserver ces zones naturelles. C’est en effet tout le champ des plans de gestion Natura 2000 qui est menacé. On parle d’actions d’éducation à l’environnement cette fois encore, mais aussi d’actions permettant de mener des mesures agro-écologiques avec les agriculteurs et les éleveurs : prairies fleuries, pelouses sèches qui contribuent à la qualité des produits agricoles ou à la pérennité des zones de pastoralisme. Cette baisse fragilise en cascade tout un écosystème et réduit notamment les chantiers de médiation avec les agriculteurs. Les collectivités locales n’auront pas les moyens de le faire sans les moyens de la région, c’est extrêmement préoccupant » retient Fabienne Grébert.
«La région sabre des budgets d’éducation à l’environnement et les actions Natura 2000… C’est grave en soi, mais ce qui se joue en creux, c’est une volonté de diminuer les revenus des associations de protection de la nature qui sont payées par les acteurs publics pour mener ces actions… La ligne est claire : c’est une manière de réduire avec les leviers de la région l’influence des associations naturalistes qui s’opposent régulièrement aux projets d’aménagements destructeurs de l’environnement, comme la RN 88. C’est une sorte de punition de Laurent Wauquiez envers ceux qui perturbent ses projets.” explique Florence Cerbaï, conseillère régionale d’Ardèche et membre de la commission environnement. “Le drame dans tout cela, c’est que ce jeu politique cynique se fait au détriment des élèves de la région et de la protection des milieux. Ce n’est pas responsable et ce n’est certainement pas une bonne nouvelle pour l’avenir ! »