“Monsieur le Président, Nous n’avons pas le même avis sur l’écologie, nous n’avons pas le même avis sur le nucléaire, mais peut être sommes nous en train de tomber d’accord sur la nécessaire adaptation au changement climatique.
En proposant, je cite d’ « intégrer les conséquences du réchauffement climatique dans toutes nos actions. » En proposant d’ « Accompagner les territoires dans l’ adaptation au niveau des risques naturels et des conflits d’usage pour la ressource en eau », vous parlez juste et si les actions engagées, sont au niveau de ce texte, nous vous soutiendrons sur ces projets.
Car des adaptations vont être nécessaires… Parlons du Rhône : Le débit du Rhône à diminué de 30% en 20 ans. 1/3 d’eau en moins dans ce grand fleuve et le phénomène va en s’aggravant. Pour les industriels ça n’est pas une bonne nouvelle, l’exploitation de certains équipements est rendu plus difficile et moins sûr! Et c’est pourquoi nous vous demandons que le risque technologique dû au changement climatique soit pris en compte aussi bien que le risque naturel.
La Compagnie nationale du Rhône, s’en émeut déjà, en rappelant que leur « modèle est basé sur des conditions climatiques raisonnables »… Bien sur, il sera plus difficile de gérer des barrages avec un Rhône au débit plus bas, aux crues moins prévisibles mais qu’en sera-t-il des centrales nucléaires ? Il y en à 4 sur le Rhône, 14 réacteurs à refroidir !
Vous n’en faites pas un secret, vous soutenez le recours à l’énergie nucléaire. Nous sommes contre. Nous sommes contre, car de la mine aux déchets cette énergie n’est ni propre, ni sans risque, ni décarbonée. Mais nous sommes contre aussi, car cette énergie est difficilement compatible avec un climat moins stable moins favorables, et l’ effondrement sociétal qu’il peut induire.
Une centrale nucléaire sait fonctionner sans tempêtes, sans crues, sans sécheresses et même alors c’est un peu compliqué car il reste le facteur humain… Mais si l’on rajoute les risques portés par le changement climatique, le modèle perd son précaire équilibre.
Pour vous convaincre, je rappellerai deux incidents importants. La tempête de 1999 à la centrale du Blayais à Bordeaux. L’inondation a entraîné un arrêt du refroidissement des réacteurs : arrêt d’urgence, accident évité de peu. En 2009, à Cruas, c’est une crue du Rhône qui a charrié tant de déchets qu’ils ont bouchés la pompe d’un système de refroidissement entraînant une surchauffe.
Les communes peuvent intégrer le risque nucléaire aux plans communaux de sauvegardes, aidons les à le faire et à financer les réalisation que ces plans nécessiteront, pour mettre à l’abri et évacuer les populations en cas d’accident.
Revenons sur les conflits d’usage de l’eau. En 2011, lors de la sécheresse, la centrale de Cruas, a demandé une dérogation pour continuer à rejeter dans le Rhône des effluents radioactifs, même si le débit était trop bas. La centrale ne pouvait plus continuer à les stocker. L‘industrie nucléaire s’adapte au changement climatique en rognant sur les normes environnementales, ça n’est pas ainsi que nous envisageons l’adaptation, vous non plus j’espère ! Et puis, dans les années à venir, si le débit du Rhône baisse encore, sera-t-il possible de permettre aux centrales nucléaire d’y prélever autant d’eau pour leur refroidissement ?
C’est autour de ces questions que nous vous proposons cet amendement. Nous espérons que vous ne nous répondrez pas que l’accompagnement des collectivité à la gestion des risques nucléaires et industriels en général est l’apanage exclusif l’État. Ne nous dites pas que la région Auvergne Rhône Alpes, la plus nucléarisé du monde n’aurait rien à dire ou à faire sur le sujet.”