Le blog de Florence Cerbaï, militante écologiste, conseillère régionale Auvergne Rhône-Alpes

Soutien à la ZAD de St-Pierre- de Colombier : 7000 m2 bétonnés pour une chapelle de 3500 places dans un Parc Naturel Régional : les élus RCES disent non

Le 15 juin 2020

Depuis quelques jours, les habitants de Saint-Pierre-de-Colombier en Ardèche se mobilisent pacifiquement contre la construction d’une chapelle de 3500 places sur 7.000 m2, avec un parvis de 4.700 m2 et un parking.

Ce gigantesque projet porté par la congrégation de la Famille missionnaire Notre-Dame vient bétonner le paysage ardéchois, au cœur du parc naturel régional des Monts d’Ardèche.

Corinne Morel Darleux, élue régionale RCES de la Drôme complète : « Sur les 7 hectares acquis pour cette construction, 4 hectares sont des terres à vocation agricole ! L’artificialisation des sols est un fléau. Elle impacte directement la biodiversité et perturbe le cycle de l’eau. Peut-être la Famille missionnaire Notre-Dame devrait-elle relire l’encyclique Laudato Si et les propos de Pape François (*) ? A l’heure où plus que jamais nous avons besoin d’agriculture locale, on ne peut pas laisser des terres agricoles disparaître. Par ailleurs, les dix millions de crédits d’impôt accordés aux donateurs seraient mieux utilisés à l’hôpital ! »

Il impacte la biodiversité locale présente aux abords de la Bourges (cours d’eau) telle l’écrevisse à pattes blanches, la loutre d’Europe et le sonneur à ventre jaune, mais crée aussi de fortes tensions dans la vallée.

Florence Cerbaï, élue régionale ardéchoise du Rassemblement citoyen, écologiste et solidaire (RCES) soutient la mobilisation des habitants et note une opacité autour du projet : « Ce projet immobilier insensé a été imposé aux habitants de St-Pierre-de-Colombier par la congrégation religieuse qui est installée dans le village, malgré les réserves des autorités ecclésiastiques ardéchoises. Les habitants n’ont aujourd’hui plus d’autres solutions que le blocage du chantier pour stopper la bétonisation de la rivière alors qu’ils nous alertent depuis plus d’un an ! Déjà une passerelle a été construite sans qu’une vraie étude d’impact ait été faite pour ce type de construction dans la Bourges. Les travaux ont continués durant le confinement ! Le permis de construire a été délivré sans que le conseil d’administration du PNR ne soit prévenu ni consulté. Ce n’est pas normal. Cette construction va à l’encontre de la charte du parc. Je compte interpeller Laurent Wauquiez sur la question lors de la prochaine assemblée régionale. Je soutiens les habitants qui occupent pacifiquement la passerelle et le chantier pour ralentir le début des travaux. Ils demandent un arrêt du chantier et une réunion en Préfecture d’ici 15 jours pour mettre toutes les parties prenantes autour de la table. En tant qu’élue régionale je m’associe à cette demande et me tient à disposition de la Préfecture d’Ardèche pour participer à cette réunion. »

(*) Notamment : « La prévision de l’impact sur l’environnement des initiatives et des projets requiert des processus politiques transparents et soumis au dialogue », ou encore : « L’attention portée aux invertébrés, petits et mal-aimés et pourtant si essentiels, eux aussi, à la biodiversité qui rend possible la vie humaine sur Terre »